vendredi 4 mars 2011

Réaction de l'art par rapport à la société

                                               Andy Warhol is eating a Hamburger.
(Le choix d'éviter d'approfondir le sujet d'Andy Warhol est volontaire. Nous ne voulions pas ressasser tous les sites du web citant cet artiste constamment. S'il est vrai qu'Andy Warhol est LA figure du Pop Art la plus célèbre et un artiste phare dans la culture artistique,nous avons pensé que, truquant déjà sa boîte de soupe pour la couverture de notre TPE, nous ne pouvions pas décemment le déranger encore une fois.
Et puis, On ne badine pas avec le Hamburger, encore moins avec Warhol d'ailleurs.)


Notre travail serait vide sans parler même de notre motivation quant au sujet, c'est-à-dire l’Art.
De manière générale tout au long de l’Histoire, les courants de pensée évoluant, l’Art reflète la société, même si ce reflet est plus ou moins libre. Après la deuxième guerre mondiale, qui reste encore un traumatisme dans les mémoires, l’Amérique est un modèle pour les Européens, le jazz et le rock n’ roll y apparaissent, les corps commencent à se déhancher et les formes à se mouver, à trouver les limites qu’elles peuvent franchir. Les couleurs dans l’architecture, la mode, dans tout ce qui peut attirer le regard se remettent en avant («se remettent » car on avait déjà vu une explosion de couleurs à l’époque du fauvisme au XIXe siècle, avec des exemples comme Matisse, Braque…).

Il serait désuet de faire une chronologie de l’apparition des courants artistiques, qui souvent se côtoient, il n’y a pas de véritable rupture quand on passe d’un courant à l’autre, juste une évolution, car les techniques sont différentes, le mode de pensée aussi. Picasso était un maître de la peinture classique et savait réaliser des portraits plus vrais que nature à 12 ans, et c’est vers la fin de sa vie que le cubisme l’a rendu véritablement intéressant au niveau artistique, parce que cet éclatement des formes était nouveau. D’ailleurs l’artiste même a signalé qu’il avait « mis toute sa vie à dessiner comme un enfant ».

Notre approche de l’art est donc premièrement d’analyser l’art dans sa manière d’illustrer la société de consommation, nous allons donc procéder à la présentation de quelques œuvres qui sont, à notre sens, les plus représentatives de notre thème. Tout d’abord, voici une simple présentation du Pop Art, qui est le courant maître de notre vision sur l’art et la consommation.

a)  Les Fifities, lancement du Pop-Art et clivage entre l'Amérique et l'Europe occidentales.

Les années 50 sont les années « Rock n’ roll », on y évoque à loisirs Elvis
Presley, les crooners adorés de nos grand parents, les robes à pois qui virevoltent, les blousons en cuir qui commencent à faire leur apparition. Seulement, les tableaux de l’époque ne sont pas encore représentatifs de la consommation en elle-même. Il y a bien sur des peintres qui ont œuvrés lors de cette époque mais notre attrait pour leurs œuvres ne sera que pour faire une comparaison d’un bout à l’autre de l’Atlantique.
Le monde n’a pas finit avec une tension mondiale qu’il reprend avec une autre, l’URSS et les Etats-Unis se préparent doucement à la guerre froide, alors que l’Europe se remet à peine de la deuxième guerre mondiale. Ainsi en France on est encore à l’impressionnisme en 1955-56 avec Bernard Buffet tandis que Jasper Johns continue sur la lancée de Richard Hamilton, considéré comme le « père » du Pop art (les tableaux présentés ici suivent l'ordre d'énonciation des artistes.)






On peut donc noter la différence entre les modes de pensée entre les trois pays. La "Tête de Clown" de Bernard Buffet évoque plus la douleur que les deux autres, radicalement différents. En effet "Target with Four Faces" est d'un tout autre genre, puisqu'il joue sur des formes définies et sur des couleurs vives, contrastant avec le vert d'eau et le blanc du tableau précédent. Le collage "Just What Is It that Makes Today's Homes So Different, So Appealing?" réalisé par Richard Hamilton est véritablement précurseur du Pop-Art, usant de l'ironie dans le titre parallèlement à l'oeuvre même. Les corps bodybuildés et provocateurs ainsi que tous les objets de décoration évoquent la superficialité,l'ostentation, presque annonciateur des années suivantes .

b) La contestation des années 60.


Les années 60, en pleine guerre froide, est syonyme de contestation permanente. La guerre du Viêtnam débute, le mouvement hippie débute et les affaires de ségrégation sociale troublent l'Amérique. L'Art suit ces mouvements et commence à contester la surconsommation qui débute lors des "trente glorieuses".
L'électroménager, a vu sa popularité augmenter grâce aux nombreux progrès et à l'accessibilité dont il est l'objet. De nombreux foyers peuvent grâce aux salons de l'électroménager se procurent une cuisinière, à fonctions multiples, avec four électrique ou à gaz, 4 plaques, pour un confort familial permanent., avec une facilité de cuisson pour des aliments divers, que vous pourrez organiser à votre sauce.
Je ne joue pas à refaire la publicité de la cuisinière des années 60, les grandes marques se débrouillent très bien sans moi. Seulement, je vous présente l'oeuvre de Roy Lichtenstein, "Kitchen Range", réalisée en 1962, certainement à partir d'une publicité telle que je viens de faire, où les couleurs vives (voire fluorescentes) de Lichtenstein dénotent de la publicité même.  La constetation fine, est évoquée dans la présentation de l'objet, ouvert et languissant, béant et soumis, offre la nourriture cuisinée dans comme symétriquement, comme si les plats étaient classés. A-t-on besoin réellement de tout classer? De tout présenter droitement, sans aucune presonnalité propre? Est-on un simple robot?
Et ici, Lichtenstein donne lui même de la personnalité à l'electroménager, en le représentant coloré, presque bondissant et joyeux, comme un personnage de bande dessinée, qu'il a l'habitude de représenter pourtant.




Oui, il est possible de rendre une cuisinière bondissante et joyeuse.

Optons ensuite pour l'analyse de "Supermarket Lady" de Duane Hanson, artiste phare de l'Hyperréalisme. Voici le document sur lequel nous voulons vous faire réfléchir.

Aux premiers abords, les personnes interrogées pensent que c'est une photographie. S'il est vrai que le travail réalisé est basé sur une photo, l'oeuvre que vous voyez est une sculpture plus vraie que nature datant de 1969 ,en polyester et en fibre de verre.  Sept ans après "Kitchen range", c'est une véritable caricature de la vie de tous les jours que l'on peut noter en observant l'obésité de cette ménagère, décolorée et qui semble avoir 45-50 ans. Elle pousse une chariot vomissant des emballages divers, pour la plupart de la nourriture surgelée et superficielle. Si l'on observe bien,il n'y a AUCUN produit dit "frais", aucune forme d'aliment pouvant provenir de la nature. Cette caricature de la population moyenne brillante rend mal à l'aise la personne qui la voit car elle a une impression de "déjà vu", ce qui brouille la frontière entre l'exagération ironique, qui pousse à la refléxion et l'exagération même de la société qui elle, pousse à la gêne face à notre mode de vie.

La contestation de notre société en 1960,la littérature aussi s'y penche à loisirs, l'oeuvre britannique "Pourquoi j'ai mangé mon père" de Roy Lewis raconte l'histoire d'un homme préhistorique, à l’époque de la découverte du feu. Ce livre relate les péripéties d'une famille  en plein coeur du progrès, et les personnages sont chacun la représentation d'un parti pris quant au progrès (plus qu'à la consommation j'en conviens.)
L'oncle Vania sert d'opposition, c'est le personnage méprisant l'évolution et les recherches de son frère quant à ce sujet. En lisant ce roman, on se pose la question si nous ne sommes pas nous même des êtres en quête constante d'évolution ou bien au contraire, des "fat", satisfaits de notre propre sort, sans possibilité d'évolution autre que la saturation.

c) La contestation actuelle, de surprenants exemples.


En réalisant un sondage auprès de nos camarades de classes (36 élèves), nous nous sommes aperçu que plus de 60% de la classe ne s'intéressait que grossièrement à l'art visuel et que lorsqu'on leur parlait de "art et consommation", ils ne savaient pas véritablement quoi répondre, si ce n'est l'évocation d'Andy Warhol de temps à autre.
Ils seraient étonnés de voir que la contestation quant à la société de consommation ne sa base pas que sur quelques artistes mais qu'elle fait partie de notre vie actuelle, quand ils regardent "Fight Club" (film américain de David Fichner réalisé en 1999), la préface du DVD, les quelques minutes d'avertissement anti-piratage est manifestement contre la société dans laquelle nous sommes "emmurés" et qui est devenu plus un mode de vie qu'un concept.
Voici donc "l'avertissement" de Tyler, personnage au charisme et aux opinions de feu, prêt à tout pour contrer le système qu'il n'approuve pas.

"Si vous lisez ceci alors cet avertissement est pour vous, chaque mot que vous lisez de ce texte inutile est une autre seconde perdue de votre vie. Vous n'avez rien d'autre à faire ? Votre vie est-elle si vide, honnêtement, que vous ne puissiez penser à une meilleure manière de passer ces moments ? Ou êtes-vous si impressionnés par l'autorité que vous donnez votre respect et vouez votre foi à tous ceux qui s'en réclament ? Lisez-vous tout ce que vous êtes supposé lire ? Pensez-vous tous ce que vous êtes supposés penser ? Achetez-vous ce qu'on vous a dit d’acheter ? Sortez de votre appartement. Allez à la rencontre du sexe opposé.Arrêtez le shopping excessif et la masturbation. Quittez votre travail commencez à vous battre. Prouvez que vous êtes en vie. Si vous ne revendiquez pas votre humanité vous deviendrez une statistique. Vous aurez été prévenu… Tyler."

                                        

Dans la série de films qui contestent le "système", il y a aussi "Into the Wild", réalisé en 2007 par Sean Penn. Certes, ce sont des paroles du personnage principal révolté qui m'ont fait penser à la contestation de la société de consommation, mais les premières minutes de la bande annonce vous feront certainement comprendre ce que je veux dire par "révolté". 
Ce que Chris évoque n'est pas seulement un replis sur soi même, une misanthropie, juste une recherche du naturel et non pas de ce qu'il faut avoir, obtenir, pour être aux yeux de tous, quelqu'un qui a "réussi". Bande annonce du film Into the Wild. 

                                           

Puisque nous sommes passés sur le thème des films, penchons nous sur le cas de l'art musical, avec une chanson toute récente de Zazie, "Être et Avoir",sur le cas de la SURconsommation, proposant une question sur la nécessité d'acheter constamment. Clip officiel de "Etre et Avoir", Zazie.
Premièrement,visuellement parlant, nous noterons le lien entre le foyer de Richard Hamilton et celui de Zazie, si les corps ne sont pas provocateurs, l'ostentation des objets de décoration est semblable au collage des fifties.

"Des chaises, une table, un lit, un toit c'était tout ce qu'on avait.
Vingt ans, pourtant, des rêves en grand c'était tout ce qu'il nous fallait.
Voiture, maison, c'est sûr c'est bon maintenant qu'est ce que ça cache.
Ca nous remplit, ca nous rend pas meilleur pourtant que je sache.
Car tout ce qu'on est, pas tout ce qu'on a, tout ce qu'on est pas tout ce qu'on a.

Plus beau, plus cher, plus riche, plus fort voilà tout ce qu'on adore.
Autant d'efforts, tout ces trésors,on nous fait croire que quand on sera mort, que tout cet or en banque, ces hommes c'est tant que lors que cet amour que l'on manque.

Quel être humain l'est un peu moins depuis qu'il s'est fait avoir.
Car tout ce qu'on est pas tout ce qu'on a, tout ce qu'on est pas tout ce qu'on a.

Des chaises, une table,un lit, un toit, c'était tout ce qu'on avait. Il en faut peu pour être heureux moi c'est tout ce que je sais.

Tout ce qu'on est pas tout ce qu'on a, oui tout ce qu'on est pas tout ce qu'on a..."

En analysant les paroles nous prenons en compte la simplicité des paroles, à la manière de Jacques Prévert, Zazie sait évoquer simplement les questions auxquelles elle est confrontée. Le rythme de la chanson rappelle celui d'une comptine enfantine (si on remarque bien aussi, il y a la parole "Il en faut peut pour être heureux" rappelant un dessin animé Disney, "Le livre de la Jungle") puisqu'il est basé des vers de 16-17 syllabes, chacune détachée afin de mieux la faire assimiler à la personne visée. 
Après nous être rendu compte de ce jeu sur les mots, nous pouvons nous pencher sur un autre exemple de texte, une pièce de théâtre récente (2009), "J'achète" qui est plus satirique où le langage, plus courant aborde déjà plus directement la spectateur, et parle plus à la classe populaire qui "consomme" cette pièce sans modération. (Ahah.)

                                           Un aperçu de "J'achète"....





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